Infos importantes Dimanche 25 juin 2017 .Ci dessous le communiqué de presse de Monsieur Alain NICOLAS Docteur en archéologie Conservateur en chef des musées de France Fondateur du Musée d’Histoire de Marseille;.fait au sujet des vestiges du Ve s avant JC menacés de destruction à la Corderie à Marseille par la construction d’un immeuble , ce communiqué de presse m’a été transmis par Madame Michèle Poncet Ramade élue EELV à la mairie de secteur des 13 e et 14 e arrondissement de Marseille:
AFP : communiqué fouilles de La Corderie
Après consultation des anciens plans, gravures et documents historiques conservés au Musée d’Histoire de Marseille, il apparait d’évidence qu’aucune construction, sinon de faible emprise et importance, n’ait occupé la parcelle de La Corderie sur laquelle doit être prochainement construit un immeuble.
Cet espace à proximité du rempart de Louis XIV a toujours été, au moins depuis le XVIIème siècle, représenté dans tous les documents comme étant consacré à la culture de produits destinés selon toute vraisemblance à nourrir les marseillais : champs labourés, jardins, pâturages, prés arborés…
Le service d’archéologie régionale dirigé par Mr Xavier Delestre vient d’annoncer, d’après la revue « Marsactu », que l’intérêt de la découverte de la carrière antique sur le site de La Corderie n’est pas suffisant, ni sur le plan scientifique, ni sur le plan historique pour justifier de sa conservation in situ.
Je conteste absolument cette vision des choses : cette carrière est une découverte extrêmement importante pour l’histoire de Marseille et de ses habitants, car on n’en connait nulle autre pour cette époque. De plus le Vème siècle avant JC est la période pendant laquelle les premiers marseillais, arrivés de Phocée vers -600, ont commencé à construire leur ville qui possédait plusieurs temples, au moins un stade et d’autres bâtiments publics et privés dont les pierres ont sans aucun doute possible été extraites de cette carrière de La Corderie. Il s’agit donc d’un site qu’il est indispensable de conserver et aménager d’un façon proche de celle du Jardin des Vestiges au Centre Bourse pour garder une partie de la mémoire de l’une des villes les plus anciennes d’Europe.
Par ailleurs, il semblerait cohérent et logique d’envisager des sondages
menés par des archéologues professionnels autour du bâtiment à venir, car ce niveau du Vème siècle avant JC devrait se retrouver, peut-être même en place et intact, autour du site fouillé.
Alain NICOLAS
Docteur en archéologie
Conservateur en chef des musées de France
Fondateur du Musée d’Histoire de Marseille.
